À l’occasion du salon Global Industrie, Teddy Travert, dirigeant de THACT et ingénieur Arts et Métiers (Châlons 2003), partage sa vision d’un secteur industriel en pleine transformation. Face à la permacrise, il défend un management de transition engagé, préventif et profondément humain.
« On a perdu la boussole ? » interroge Éric, l’intervieweur. Teddy Travert ne botte pas en touche : « La boussole, elle reste ancrée. Pourquoi est-ce qu’on est là ? Pour se nourrir, se soigner, se loger, s’habiller. » En toile de fond, un constat lucide : le tissu industriel français a laissé filer une partie de ses savoir-faire. Mais l’urgence à réinventer une souveraineté industrielle devient aujourd’hui une évidence stratégique.
THACT, catalyseur de transformation industrielle
Fondé il y a six ans, THACT s’est imposé comme un acteur-clé du management de transition industriel. L’entreprise affiche une croissance remarquable de 39 % en 2024, dans un marché global à peine en hausse (+1,6 %). « 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé dans l’industrie. En tant que Gadz’Arts, c’est une fierté », précise Teddy Travert.
Si le conseil représente une part minoritaire de son activité, c’est bien sur le terrain que l’équipe intervient : en renfort, en relai ou en pilote de transformation. « On est appelés quand ça secoue, mais notre rôle, c’est aussi de faire en sorte qu’on ne nous rappelle pas dans six mois. »
Un marché en mutation, des besoins en compétences systémiques
L’instabilité économique, la pression géopolitique, les perturbations d’approvisionnement et l’évolution des modèles énergétiques mettent les entreprises sous tension permanente. Cette « permacrise », selon le terme désormais consacré, génère une succession de transformations profondes, où l’accompagnement humain devient crucial.
THACT structure son action autour de cinq métiers du management de transition :
Renfort d’équipes existantes,
Remplacement temporaire de dirigeants ou de cadres,
Gestion de projets stratégiques,
Redressement ou retournement,
Fusion, acquisition et réorganisation.
Le groupe intervient autant en phase de crise qu’en amont, dans une logique de prévention, avec une approche systémique qui intègre les dimensions économiques, managériales et humaines.
Une posture héritée des Arts et Métiers
Plus qu’un réseau d’anciens élèves, Teddy Travert revendique la formation Gadz’Arts comme une posture. Celle d’un collectif engagé, résilient et solidaire. « Même les Arts et Métiers sont un écosystème. Ça m’a appris à ne pas rester isolé, à faire réseau. » Une philosophie qu’il transpose naturellement dans son action au sein de l’industrie : accompagner, relier, soutenir.
Rendez-vous est donné l’année prochaine, pour mesurer à nouveau le pouls d’une industrie en mutation — et pour continuer à agir, avec méthode et humanité.
